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Eglise et Patrimoine de Saint-Agnan

Association des Amis de l'Eglise et du Patrimoine de Saint-Agnan
Mairie de Ségur, 12290 Ségur

19/03/2024 * 04:43
histoire_5 | jean-pierre | 02/01/08*19:00
Historique

SAINT AGNAN de SEGUR: ses origines



Les documents médiévaux fournissent plusieurs indices sur les origines de la paroisse de Saint Agnan de Ségur et de son église .Cependant plusieurs éléments manquent pour bien reconstituer le »puzzle ».



La charte n°9 du cartulaire de Vabres, datée de 945, cite le "ministerium Sancti Aniani". Un acte du fonds de Sévérac à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron, sans date, mais probablement du XIème siècle, traite de la donation du "Manso Augusto" (actuel Mazost) dans la "vicaria Aniani". Les deux termes désignent une même circonscription judiciaire : la viguerie de St-Agnan. Le nom de son chef-lieu implique presque certainement, déjà, l'existence d'une église en l’honneur de saint Agnan.



En 1082, Pons d’Etienne, évêque de Rodez, donne au monastère St-Victor de Marseille le monastère de St-Léons, ainsi qu’une série d'églises, dont certaines proches de St-Agnan : Mauriac, Gleyzenove, peut-être St-Etienne-de-Viauresque. Mais St-Agnan elle-même n'en fait pas partie.



Le pape Pascal II, par une bulle de 1114, confirme au monastère d'Ebreuil, dans l'Allier, la possession de l'église St-Agnan, ainsi que d'autres églises voisines : Luganhac, Sévérac-l'Eglise, St-Martin-de-Cormières, etc... Le pape Adrien IV confirme ces droits en 1155, mais aucun des deux actes ne nous dit comment Ebreuil est entré en possession de ces églises.



En 1123, dans un acte conservé aux archives de l'évêché de Rodez, Begon de Creissels et ses frères, probables représentants de la famille des "Jordan de Creissels", qu’on retrouve par la suite comme seigneurs de Ségur, donnent au monastère de St-Victor de Marseille, et à celui de St-Léons qui le représente localement, des droits seigneuriaux sur l'église St-Agnan et notamment la moitié des dîmes, contre 750 sous de Melgueil.



A la suite de cette acquisition, nous ne savons pas de quelle manière St-Léons a consolidé son implantation à St-Agnan. Mais Ebreuil n’est plus mentionnée après 1155, et tous ses droits semblent avoir été transférés à St-Léons au cours de la seconde moitié du XIIème siècle. En 1214, un arbitrage a lieu entre l’évêque de Rodez et le prieur de St-Léons au sujet de la possession de la chapelle de Ségur (actuelle église St-Pierre) et l’église de St-Agnan. Le prieur de St-Léons conserve cette dernière, mais la chapelle va à l'évêque.



Cette dépendance ne changera plus ensuite : les pouillés de l'église de Rodez donnent jusqu’à la Révolution l'église St-Agnan comme une dépendance du prieuré de St-Léons.



Que nous apprennent ces quelques pièces sur les origines de l’église de St-Agnan ? A un siècle de distance, deux directeurs des archives de l’Aveyron ont proposé leurs théories.



En 1875, Bion de Marlavagne, invoquant l'absence de St-Agnan de la donation de 1082, et la mention de cette église dans la donation rémunérée de 1123, situait la construction de l'église entre ces deux dates, sans doute peu de temps avant la seconde. Mais il ne tenait pas compte des actes d'Ebreuil : en 1082, St-Agnan ne dépendait pas encore de St-Victor et de St-Léons, et l'acte de 1082 ne nous dit donc rien sur la présence ou l'absence d'une église à cette date. De plus, il serait surprenant qu'il y ait eu auparavant un lieu appelé "St-Agnan" sans église homonyme.



En 1992, Jacques Bousquet, s'appuyant également sur l'acte de 1123, considère que l'église a alors été reconstruite, au moment de sa donation. Cette possible reconstruction tient bien compte des mentions d’une église antérieure à l’actuelle, mais il accorde, selon nous, trop d'importance à cette donation : ce n'est en effet pas l'église elle-même qui est alors donnée, mais seulement la moitié des dîmes que des seigneurs laïcs percevaient dessus, ce qui ne constitue pas une raison particulière pour reconstruire l'édifice à ce moment précis.



En définitive, si les actes anciens témoignent de la présence d'une église St Agnan depuis 1114, et probablement même depuis 945, aucun ne nous apprend quand le bâtiment actuel fût bâti. Néanmoins la façade occidentale actuelle porte les caractéristiques du premier quart du XIIème siècle. La reconstruction s’est faite sur l’emplacement de l’église primitive selon une coutume et un usage ancestral. La vétusté du bâtiment antérieur, son exiguïté pour les fidèles rendaient indispensable la construction d’un nouvel édifice. Et il ne faut pas oublier que St Agnan fût aussi l’église paroissiale de Ségur jusqu’ au rétablissement de culte à Ségur intra-muros en 1758.



Par contre à partir du XIIIème siècle les mentions de travaux concernant l’église apparaissent bien documentées, par exemple :



- le 4 mars 1383, Guilhem Caminadas, forgeron de Ségur, passe, devant notaire, un accord avec l'oeuvre de St-Agnan, pour faire bâtir dans l’église une chapelle latérale, "du côté méridional, vers la moitié de l'église".



- le 1er juillet 1440, selon Bion de Marlavagne, l'évêque de Rodez Guillaume de la Tour permet à Jacques Tadon, curé de St Agnan de démolir et d’agrandir le chœur de l’église, ainsi que de changer le grand autel… 



Emmanuel Rive



Bibliographie



Frédéric de Gournay, Le Rouergue au tournant de l'An Mil, Toulouse, 2004.



Jacques Bousquet, Le Rouergue au premier Moyen-âge, Rodez, 1992.



Louis Bion de Marlavagne, Histoire de la cathédrale de Rodez, Rodez-Paris, 1875.



Caroline Roux, La Pierre Et Le Seuil .P. U. Blaise-Pascal 2004



Actes originaux aux archives départementales de l’Aveyron, à la Société des Lettres et aux archives de l’évêché ; actes édités dans divers recueils.



Nos remerciements à :Jean Delmas pour ses vérifications sur la donation de 1123.



Laurence Cabrero Ravel  -Yves Albinet.



L’église St-Agnan fait actuellement l’objet de restaurations menées par l’association "Les Amis de l'église et du Patrimoine de St-Agnan".






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Edition par daniel le 20/08/2013*11:06


sur internet
sur le site

Bénitier en bronze
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Ce bénitier servait à l'origine de fonts baptismaux.
Cette pièce d'art date de la fin du XV siècle.

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